ENNEIGEMENT MÉCANIQUE LEYSIN-LES MOSSES

Foire aux questions

Toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur le projet d’extension du parc d’enneigeurs à Leysin et aux Mosses.

Projet

Leysin, Les Mosses et La Lécherette ont le devoir de demeurer des destinations compétitives dans un marché touristique fortement concurrentiel. L’enneigement mécanique est aujourd’hui une nécessité pour garantir des pistes confortables et sûres dans les périodes de vacances, notamment à Noël ou durant le mois de février, faute de quoi les réservations et les visites régressent. En Italie et en Autriche, voire dans les cantons voisins, les canons à neige tournent à plein régime. Nous devons nous adapter. Malgré cette mise à niveau de nos installations, la couverture de notre domaine par des enneigeurs demeurera inférieure à la moyenne suisse.

109 supplémentaires à Leysin, qui s’ajoutent aux 96 existants, soit 205 appareils. Dans le cadre du projet, 66 enneigeurs seront installés dans la station des Mosses. Le domaine comportera en totalité 271 enneigeurs. Les surfaces enneigées mécaniquement représenteront 43% du domaine skiable de Télé-Leysin-Les Mosses-La Lécherette, alors que la moyenne suisse est de 54%. A noter que les appareils seront démontés durant l’été pour respecter la beauté des paysages.

Sous réserve de son approbation par les autorités cantonales, le projet sera mis partiellement en exploitation lors de l’hiver 2024 et entièrement en 2025.

Oui. Nous vous invitons à visiter le site «région-vision», conçu et animé par un collectif citoyen favorable à l’enneigement mécanique.

https://region-vision.ch

Environnement et énergie

Les enneigeurs consommeront 862’000 kWh dont près de 40% seront produites par turbinage. Grâce à cette autoproduction, les nouvelles installations prélèveront moins d’électricité qu’aujourd’hui sur le réseau électrique suisse.

180’000 mètres cubes seront pompés depuis le lac de l’Hongrin. Cela correspond à 0,3% de sa contenance. 90% de cette eau sera restituée à sa source lors de la fonte des neiges. Comme aucun adjuvant n’est utilisé pour la production de neige, elle sera aussi propre au retour qu’à l’aller.

Différentes mesures ont été discutées avec les organisations de protection de la nature et les services cantonaux. A Leysin, conformément au plan partiel d’affectation, des zones de tranquillité pour la faune seront développées. Des pistes de ski et certains emplacements dédiés aux activités touristiques seront réduits. Des espaces seront reboisés. Aux Mosses, les places de parc près de l’ancienne décharge de l’Arsat seront supprimées et rendues à la nature. Des surfaces marécageuses seront également revitalisées. Un million de francs seront consacrés à la mise en œuvre de ces mesures.

317’000 kWh, soit près de 40% de l’énergie nécessaire au projet. Deux tiers seront produits par le turbinage du lac d’Aï vers le lac de l’Hongrin, lors de la fonte des neiges. Le reste sera généré en supplément au Pont de La Tine : comme plus aucune eau ne sera prélevée dans le réseau hydrologique communal pour faire fonctionner les canons à neige, le volume des eaux turbinables dans les installations hydroélectriques actuelles s’en trouvera augmenté.

Aucune eau ne sera prélevée dans les aquifères locaux ni dans les réseaux hydrologiques communaux. Elle proviendra majoritairement du lac de l’Hongrin et en petite partie du bassin de rétention d’Aï. Les études d’impact environnemental ont levé toutes les craintes d’atteintes aux sources, aux nappes et aux rivières. Nous vous invitons à les découvrir dans la section Documents de ce site.

Economie

Le projet fait partie du plan directeur élaboré pour la protection économique et la transformation touristique des Alpes vaudoises. Il nécessitera 21,7 millions de francs suisses. Il sera financé par les investissements communaux et fonds propres à hauteur de 6,1 millions, par une subvention cantonale de 8 millions et par un prêt de la Confédération de 7,6 millions cautionné par les communes. Un million sera consacré à la mise en œuvre des mesures environnementales.

Les skieurs demandent que les domaines soient praticables de décembre à avril pour réserver leurs séjours et conserver leur fidélité aux destinations. La solution envisagée offre cette garantie d’enneigement tout en étant alignée sur les meilleurs principes de tourisme durable et la nécessité de dimensionner les installations en tenant compte des enjeux climatiques et environnementaux. En montagne, un emploi sur quatre est directement ou indirectement en lien avec le tourisme. La mise à niveau des installations permettra de sécuriser la pratique du ski pour les trente prochaines années, c’est-à-dire aussi de conserver des emplois et des commerces dans les destinations. Pour qu’une saison hivernale soit rentable, il faut pouvoir compter sur 100 jours d’ouverture des installations en continu.

Un domaine skiable qui n’offre pas de bonnes ou d’excellentes conditions de neige attire de 10% à 30% de visiteurs en moins, selon le rapport de la Cour des comptes du Canton de Vaud. Pour nos trois destinations, on peut estimer un tel déficit de 30’000 à 90’000 personnes par saison. Les études montrent qu’un skieur génère environ 200 francs de revenus dans l’écosystème économique régional. C’est donc de 6 millions à 18 millions de francs par hiver que les enneigeurs sécurisent, en promettant aux amateurs de glisse que la neige sera là ! Cette garantie est particulièrement importante pour les vacances de Noël et de février. Elle détermine les réservations de séjours plusieurs mois à l’avance. L’efficience du nouveau système nous permet d’offrir cette garantie. Comme l’enneigement est beaucoup plus rapide, nous pouvons utiliser chaque fenêtre de basse température pour produire de la neige.

Il y aura évidemment un accroissement des charges d’exploitation. Mais la garantie neige que nous apporterons stabilisera voire augmentera le nombre de visiteurs, et, en conséquence, les recettes. Aujourd’hui Télé Leysin – Les Mosses – La Lécherette est encore fortement tributaire des variations naturelles de l’enneigement, ce qui sera moins vrai demain. La question serait plutôt de savoir si la société de remontées mécaniques pourrait survivre à moyen terme sans ces investissements. La réponse est non.

Questions critiques

Au contraire, ce projet d’enneigement regarde l’avenir avec confiance. C’est un projet d’aujourd’hui, pour les réalités d’aujourd’hui. Personne ne met en question la réalité du réchauffement climatique et la nécessité de faire évoluer le tourisme de montagne à travers une offre quatre saisons, ce qui inclut aussi le maintien et l’évolution des activités d’hiver. Mais cela ne peut pas se faire d’un claquement de doigts.

Les enneigeurs vont nous permettre, durant les 30 prochaines années, de maintenir des prestations hivernales de qualité, c’est-à-dire, aussi, de générer de la valeur pour demeurer viable économiquement. C’est très exactement cette vision pérenne qui est exprimée dans le rapport « Alpes vaudoises 2020 » validé par le Conseil d’Etat vaudois. Nous sommes en plein accord avec cette stratégie de transition, approuvée par le plus haut niveau politique du canton.

L’offre quatre saisons est une vision enthousiasmante, mais pour l’instant, elle ne produit que peu de résultats. Les activités d’été, par exemple, ne génèrent que 15% des revenus hivernaux, alors qu’elles sont développées depuis de nombreuses années dans tout l’arc alpin. La montagne est en concurrence avec les stations balnéaires ou les grandes destinations internationales, désormais accessibles avec des vols à bas prix. La réalité climatique voudrait pourtant que l’on favorise des destinations proches pour nos vacances. La demande des consommateurs va se transformer, mais il faudra du temps.

On oublie trop souvent qu’il a fallu 40 ans pour que le ski se démocratise dans notre pays. Et cela avec l’aide de l’armée et des écoles qui ont formé des générations de skieurs. Dans les années à venir, nous allons devoir faire preuve de créativité, explorer de nouvelles offres qui pourraient séduire un nombreux public, mais sans renier ce qui a fait notre succès historique, à savoir les activités hivernales. Sans elles, nous ne serons économiquement pas en mesure de demeurer des centralités touristiques des Alpes vaudoises et encore moins de financer un quelconque effort de transition.

La crise climatique est bien évidemment une inquiétude partagée par tous les milieux, mais cela ne signifie pas, pour autant qu’il faut arrêter d’avoir des projets, s’ils sont équilibrés dans leur consommation de ressources et respectueux des enjeux climatiques actuels, ce qui est le cas ici.

Les stations de montagne prennent leur part dans les transformations des activités humaines en faveur de la protection du climat. Nous nous tournons vers un tourisme durable qui équilibre les composantes environnementales, économiques et sociales. Le maintien d’une offre hivernale à proximité du bassin lémanique favorise des trajets courts. Les réseaux de transports publics se développent. Bientôt, le train arrivera au bas des remontées mécaniques de La Berneuse, ce qui permettra un accès direct aux pistes sans recours à la voiture.

De notre point de vue, la solution à la crise actuelle réside dans la recherche de solutions équilibrées qui tendent toutes vers les mêmes objectifs vertueux, en acceptant qu’il y ait des périodes d’adaptation et de transition. Ce projet, qui équilibre avec justesse les enjeux environnementaux et économiques, illustre parfaitement cette vision.

En cas de pénurie hivernale, les installations de remontées mécaniques sont soumises comme toutes les entreprises à des restrictions d’électricité afin que les foyers soient prioritairement servis. Nos installations ne privent donc personne d’énergie et certainement pas les consommateurs privés. Par ailleurs, le projet prélèvera moins d’électricité qu’actuellement sur le réseau suisse, pour un parc d’enneigeurs étendu.

Une étude de la consommation énergétique de la station de Davos a montré que les enneigeurs ne représentent que 0,6% du bilan annuel de la commune. L’énergie consommée par l’enneigement mécanique est moins importante que celle utilisée par une grande piscine couverte par exemple.

La plus grande partie de l’eau sera pompée depuis le lac de l’Hongrin. Nous ne prélevons que 0,3% de sa contenance, c’est-à-dire une quantité négligeable, et cela sur toute la durée d’exploitation hivernale. Par ailleurs, cette eau n’est pas utilisée, au sens premier du terme, car elle demeure propre tout au long du cycle d’enneigement. Nous ne faisons que la détourner temporairement de son circuit. A la fonte des neiges, elle sera rendue à son bassin d’origine.