Le projet en bref
Le projet a pour objectif d’étendre le système d’enneigement mécanique existant à Leysin et d’installer des enneigeurs aux Mosses. Sa conception innovante répond aux enjeux climatiques et énergétiques d’aujourd’hui.
Qu'est-ce qu'un enneigeur ou canon à neige ?
Un enneigeur permet de fabriquer de la neige mécaniquement à partir d’eau et d’air, lorsque la température est égale ou inférieure à -2°C. Un mètre cube d’eau permet de produire entre 2 et 2,2 mètres cubes de neige. La Suisse a été le premier pays européen à exploiter des enneigeurs, dès 1963 au Chalet-à-Gobet, puis un peu plus tard à Château-d’Oex. Aujourd’hui, tous les pays de l’arc alpin utilisent largement ces dispositifs, Italie et Autriche en tête.
10 ans d’étude
Le projet a nécessité 10 ans d’étude. Rien n’a été laissé au hasard, et surtout pas l’environnement. La conception de cette installation est inédite en Europe. Sa philosophie? Faire mieux avec moins. Ainsi, nous économiserons de l’énergie par rapport à la situation actuelle, tout en augmentant le plaisir de skier, la sécurité des pistes et l’attrait des destinations touristiques.
Un prélèvement en eau intelligent
Des bassins d’accumulation sont d’ordinaire réalisés en altitude pour stocker l’eau nécessaire aux enneigeurs. Ce ne sera pas le cas ici. La nature sera laissée intacte, car l’eau sera pompée dans le lac artificiel de l’Hongrin, en contrebas de Leysin. Elle lui sera rendue à 90% lors de la fonte des neiges, en produisant de l’électricité sur son trajet. Ce sont deux caractéristiques innovantes de ce projet.
Voir aussi: Le besoin en eau? Une cuillère à café retirée d’un litre.
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Un projet mûri pendant de longues années qui équilibre avec justesse les enjeux sportifs, économiques et environnementaux.
Jean-Marc Udriot
Syndic de Leysin
Une consommation énergétique diminuée
Malgré l’ajout de 175 enneigeurs, l’utilisation d’électricité provenant du réseau suisse diminuera de 13% par rapport à la situation actuelle. C’est un tour de force. D’une part, les nouveaux appareils seront peu énergivores et, d’autre part, de l’électricité sera autoproduite par turbinage lorsque l’eau sera retournée au lac de l’Hongrin à la fonte des neiges.
Voir aussi: La consommation électrique des enneigeurs? Moins qu’une lessive par skieur.
Des mesures pour l’environnement
Le projet a été conçu en collaboration avec des experts en environnement, des associations écologiques et les services de l’Etat de Vaud. Son impact sur le paysage et les sols sera minime. Des mesures compensatoires ont été accordées, comme la création de zones protégées pour la faune, le reboisement de certaines parcelles ou la suppression de zones d’activité humaines qui seront rendues à la nature.
Des canalisations invisibles
Le pompage et la distribution de l’eau depuis le lac de I’Hongrin jusqu’aux pistes de ski nécessiteront 21 km de canalisations enterrées. Elles seront invisibles dans le paysage. Le tracé évite toutes les zones naturelles sensibles. Lors des fouilles, les machines de chantier seront équipées de pneus spéciaux pour préserver les sols. Les travaux seront interrompus lors des périodes de reproduction de la faune.
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De nombreux enfant vaudois ont appris à skier aux Mosses. Nous voulons que cette tradition se perpétue, en garantissant la neige à Noël ou lors des camps scolaires.
Gretel Ginier
Syndique d’Ormont-Dessous
Un enneigement mécanique inférieur à la moyenne suisse
175 enneigeurs seront ajoutés au parc existant. 109 à Leysin et 66 aux Mosses. Au total, le domaine skiable comportera 271 appareils. Ils permettront de recouvrir 43% du domaine skiable par enneigement mécanique. La moyenne suisse est de 54%. En Italie, elle atteint même 90%.
Une épaisseur de 30 à 60 cm
A Leysin, il faudra 60 cm de neige pour créer une surface de glisse confortable et sûre par-dessus les pierres et les rochers. Aux Mosses, où les pistes sont situées sur des pentes herbeuses, 30 cm de neige suffiront pour créer une belle expérience de ski. Les enneigeurs fonctionneront au maximum pendant 120 heures, uniquement lorsque la température sera égale ou inférieure à -2°C.
Un coût total de 21,7 millions
Le coût du projet se monte à 21,7 millions CHF. Il sera financé par la Confédération, le Canton, les communes et la société de remontées mécaniques. Il faut savoir qu’un hiver faiblement enneigé génère une potentielle baisse de revenus allant de 6 millions à 18 millions CHF pour les destinations. Ce projet est ainsi un axe majeur de maintien du tourisme hivernal dans les Alpes vaudoises. Il est indispensable à la viabilité économique de Leysin et des Mosses.